Qualiopi Indicateur 6 : Contenus et modalités
Comprendre l’indicateur 6 Qualiopi : contenus et modalités
L’indicateur 6 de Qualiopi exige que le prestataire « établisse les contenus et les modalités de mise en œuvre de la prestation, adaptés aux objectifs définis et aux publics bénéficiaires ». Cet indicateur, commun à toutes les catégories d’actions (actions de formation, bilans de compétences, VAE, CFA), porte sur la conception pédagogique : il ne s’agit pas de juger la qualité intrinsèque des contenus, mais leur adéquation aux objectifs d’apprentissage et aux besoins des apprenants lors de l’audit.
Définition de l’indicateur 6 et champ d’application
Cet indicateur s’inscrit à la suite de l’indicateur 5 (définition des objectifs pédagogiques) : une fois les objectifs clairement établis, l’organisme doit démontrer que chaque séquence et chaque support ont été conçus pour y répondre.
- Contenus : tout ce qui est transmis (modules, fiches recettes ou manuels, vidéos tutorielles, études de cas).
- Modalités : organisation et déroulé de la formation (présentiel, distanciel, synchrone, asynchrone, blended learning), y compris l’échéancier, la durée de chaque session, et les méthodes d’évaluation.
Objectifs pédagogiques et publics bénéficiaires
Pour satisfaire l’indicateur 6, la structuration des parcours doit tenir compte :
- Des objectifs : chaque module ou séquence doit clairement renvoyer à un objectif d’apprentissage défini (acquérir une compétence, maîtriser une technique).
- Des publics : niveaux de compétence initiaux, profils (étudiants, salariés, PSH), attentes spécifiques.
- Avant la formation, une évaluation des prérequis ou un questionnaire d’entrée permet d’ajuster le niveau et le rythme.
- Pour les personnes en situation de handicap, l’organisme doit prévoir des adaptations matérielles et pédagogiques (supports accessibles, accompagnement spécifique).
Cette approche garantit que les contenus et les modalités ne sont pas génériques, mais conçus sur mesure pour atteindre les résultats d’apprentissage escomptés.
Adapter les contenus de formation aux objectifs Qualiopi
Pour répondre à l’indicateur 6, chaque contenu doit être conçu pour atteindre un objectif précis, défini à l’indicateur 5, et structuré de manière cohérente pour accompagner les apprenants pas à pas.
Séquençage et structuration pédagogique adaptées
Exemple de planification progressive
- Définition des modules : répartir le programme en séquences logiques, de l’initiation aux notions de base jusqu’aux compétences avancées.
- Progression pédagogique : chaque session s’appuie sur la précédente pour garantir l’assimilation (ex. : théorie des ingrédients → démonstration technique → mise en pratique guidée).
- Illustration par l’académie DeliceFrançais : SéquenceObjectifSupport associé1. Comprendre les ingrédientsIdentifier caractéristiques des farinesFiche technique + vidéo tutorelle2. Maîtriser le pétrissageAppliquer les gestes fondamentauxAtelier pratique + guide pas à pas3. Réaliser une tarte aux fruitsMettre en œuvre la recette complèteRecueil de recettes + démonstration live
Personnalisation des parcours selon les besoins
Évaluation des prérequis et ajustement des supports
- Diagnostic d’entrée : questionnaire ou entretien préalable pour mesurer le niveau, les attentes et les contraintes de chaque apprenant.
- Parcours différenciés : création de modules complémentaires pour les débutants et de sessions de « deep dive » pour les profils avancés.
- Supports adaptés :
- Fiches synthétiques pour les apprenants visuels
- Vidéos pas à pas pour les apprentissages pratiques
- Modules e-learning asynchrones ou classes virtuelles synchrones selon les préférences
Cette personnalisation garantit que chaque contenu est directement en phase avec l’objectif fixé et les besoins spécifiques des bénéficiaires, condition sine qua non pour la conformité à l’indicateur 6 Qualiopi.
Modalités de mise en œuvre Qualiopi : formats et méthodes
L’indicateur 6 requiert de démontrer non seulement la conformité des contenus, mais aussi la pertinence des modalités de diffusion : choix des formats, outils et rythmes d’apprentissage doivent être adaptés aux objectifs et aux profils des bénéficiaires.
Blended learning, présentiel et distanciel
Les organismes doivent planifier des parcours intégrant différents formats pour répondre aux contraintes et aux préférences des apprenants :
- Présentiel : ateliers en petits groupes, mises en situation réelles, interactions directes avec le formateur.
- Distanciel : classes virtuelles en direct ou accès à une plateforme e-learning, idéal pour les apprenants éloignés ou en emploi du temps chargé.
- Blended learning : combiner le meilleur des deux mondes, par exemple une alternance de sessions théoriques en asynchrone et d’ateliers pratiques en synchrone.
Synchrone versus asynchrone
- Synchrone : échanges en temps réel (visioconférences, webinaires), favorisent l’interaction et le feedback instantané.
- Asynchrone : modules e-learning, vidéos tutorielles et forums, permettent aux apprenants de travailler à leur rythme, de réviser plusieurs fois les contenus et de concilier formation et contraintes personnelles.
Cette flexibilité des modalités est essentielle pour prouver, lors de l’audit, que l’organisme sait adapter son offre aux besoins concrets de ses publics, tout en maintenant la cohérence pédagogique exigée par Qualiopi.
Constituer les preuves pour l’indicateur 6 Qualiopi
Pour démontrer la conformité à l’indicateur 6 lors de l’audit, l’organisme doit fournir des documents attestant de la conception des contenus et des modalités de mise en œuvre, adaptés aux objectifs et aux publics.
Parcours, déroulés et grilles d’évaluation
Chaque formation doit être accompagnée :
- Parcours et déroulés : plans de cours détaillés indiquant les séquences, la durée et les compétences visées par module.
- Grilles d’évaluation : matrices ou tableaux précisant les critères, modalités (écrit, oral, pratique) et moments d’évaluation.
| Type de preuve | Contenu attendu |
|---|---|
| Parcours et déroulés | Planification séquentielle avec objectifs par session |
| Grilles et modalités d’évaluation | Critères, barèmes, formats (QCM, mise en situation, travaux dirigés) |
Exemples de preuves spécifiques
- Syllabus ou « plan de formation » avec découpage horaire
- Grille notée pour chaque compétence (ex. : QCM à chaud, évaluation finale pratique)
Supports pédagogiques et documents contractuels
Outre les parcours, l’organisme doit fournir :
- Supports pédagogiques : manuels, fiches techniques, vidéos tutorielles, études de cas.
- Documents contractuels et référentiels : conventions de formation précisant les objectifs, référentiels RNCP/RS pour les actions certifiantes, guides pratiques du déroulé.
| Type de support | Usage lors de l’audit |
|---|---|
| Conventions ou contrats | Démonstration de l’engagement formel sur contenus et modalités |
| Référentiels RNCP/RS (si certifiant) | Cohérence du contenu avec le référentiel officiel |
| Guide pratique du déroulé de la prestation | Calendrier, durée, modalités d’accompagnement |
Preuves pour les publics spécifiques
- PSH : attestations d’accessibilité ou d’adaptations (supports en braille, interprète, matériel adapté).
- VAE / certifiantes : programme des ateliers collectifs, supports d’explicitation de l’expérience.
Ces pièces, organisées et faciles d’accès, permettent à l’auditeur de vérifier rapidement que contenus et modalités répondent aux exigences de l’indicateur 6 Qualiopi.
Anticiper et traiter les non-conformités de l’indicateur 6
Une non-conformité à l’indicateur 6 est toujours qualifiée de majeure et peut compromettre la certification Qualiopi si elle n’est pas corrigée rapidement. Il est donc crucial d’anticiper les sources potentielles de non-conformité et de mettre en place des processus de contrôle et de correction en continu.
Risques et classification des non-conformités
- Absence de contenus ou modalités : aucun plan de formation, séquençage ou support n’est fourni lors de l’audit.
- Inadéquation aux objectifs : les modules ne correspondent pas aux objectifs définis (contenu hors sujet ou trop générique).
- Non-prise en compte des publics : pas d’adaptations prévues pour les PSH ou pour les différents niveaux de compétence.
- Modalités mal décrites : manque de détail sur le format (présentiel/distanciel) ou sur l’alternance synchrone/asynchrone.
Bonnes pratiques pour la prévention et la correction
- Checklist interne de conformité : avant l’audit, vérifier que chaque formation dispose d’un plan de cours, d’une grille d’évaluation et d’une description des modalités (format, durée, rythme).
- Revues périodiques : organiser des revues trimestrielles des contenus et modalités avec l’équipe pédagogique pour s’assurer de leur adéquation aux objectifs et aux retours des apprenants.
- Journal des incidents et actions correctives : documenter toute remarque faite en formation ou en audit interne, assigner un responsable et fixer un délai de résolution.
- Simulations d’audit : réaliser des audits blancs pour tester la complétude des preuves (plans, supports, adaptations PSH) et identifier les points faibles avant la visite de l’auditeur.
- Mise à jour continue : dès qu’un nouvel objectif ou un nouveau public apparaît, actualiser immédiatement les parcours, supports et modalités, et archiver la version révisée avec la date de mise à jour.
En intégrant ces pratiques proactives, l’organisme minimise le risque de non-conformité majeure à l’indicateur 6 et démontre, de manière fiable, son engagement dans une démarche qualité continue.
